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  • VINCENT LOURY

Obscur futur, fais-moi peur !

Dernière mise à jour : 22 févr. 2023

Mais où sont donc passés nos repères d'antan ? Les événements qui se sont succédé ces dernières années plongent un certain nombre d'entre nous dans une incertitude anxiogène qui nous empêche de regarder l'avenir, et pire encore, qui nous empêche de vivre notre présent.

Le 17 mars 2020, un président nous déclarait en guerre et annonçait un confinement strict à l’ensemble des français. Depuis cette date nous vivons avec un virus qui, au gré des vagues et des saisons nous interdit souvent de nous embrasser, de nous retrouver, de nous toucher. Et à peine commencions-nous à prendre nos marques et intégrer la cohabitation avec ce nouveau corona que la Russie décidait à travers un autre président d’envahir l’Ukraine et d’allumer une guerre aux portes de l’Europe, mettant à mal les grands équilibres geostratégiques internationaux et réveillant la peur d’une mondialisation du conflit, avec à la clé le spectre d’une apocalypse nucléaire. A cela vient s’ajouter le bouleversement climatique fait de canicules et d’inondations spectaculaires, qui attestent violemment et au présent des méfaits du réchauffement planétaire depuis si longtemps annoncés.

Notre quotidien, nos croyances, nos rituels, nos envies et nos rêves ont été bouleversés par cette accumulation d’évènements qui a modifié quelque peu notre vision du monde.

Notre rapport au travail en est un bel exemple ; il s’est retrouvé totalement bousculé par le distanciel. Que dois-je à mon employeur ? Du temps ? Des résultats ? Quelle part de mon existence ? A travers la question brûlante de la réforme des retraites, c’est bien la place même du travail qui est soupesée dans la balance. Faut-il perdre sa vie à la gagner quand l’avenir est à ce point incertain ?

Nouveau jeu de priorités qui rebat les cartes de nos valeurs. Il est probable que depuis la deuxième guerre mondiale, le niveau d’incertitude n’ait jamais été aussi élevé. Qu’allons-nous faire de nos vies ? Pourquoi bâtir si tout peut se détruire ? Quel avenir pour nos enfants ? Auront-ils besoin de diplômes ou bien de savoir manier un arc ? Dans quelle direction les pousser ? Comme si notre boussole cherchait un nouveau cap.

Eco-anxiété, peur de l'effondrement ou de l'apocalypse sont d’autant plus nourries par des médias toujours à affût de sensationnel. Avenir, fais-moi peur !

Peut-être oublie-t-on un peut trop de regarder vers nos aïeux, ceux-là même qui ont survécu à deux guerres mondiales et qui attestent d’une résilience autant collective qu’individuelle.

Nous avons fait l’erreur de vouloir croire en un monde stable et durable, alors qu’il a toujours été en mouvement vers ce futur que nous contrôlons si peu.

Mais cette période est aussi l'opportunité de nous ancrer dans l'essentiel, et de revenir à ce qui compte le plus à nos yeux. Car n'est-ce pas là, la meilleure façon de conjurer cette peur qui se met entre nous et notre présent ? Ce fameux présent, qui, comme nous le rappelle le modèle de Palo Alto, est le seul que nous pouvons changer. Et changer aujourd'hui reste le meilleur moyen de modifier demain.

Il s'agit maintenant juste d'apprendre à marcher hors des sentiers battus qui étaient les nôtres.



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